La Wallonie se lance dans la production et la décontamination de masques chirurgicaux

Partager

Partager

31 mars 2020
La Wallonie se lance dans la production et la décontamination de masques chirurgicaux

 

Le Gouvernement de Wallonie a retenu la société DELTRIAN INTERNATIONAL S.A. basée à Fleurus pour établir une ligne de production de masques chirurgicaux, ainsi que le groupement de 3 entreprises (Sterigenics, AMB Ecosteryl, Lasea), de 2 centres de recherche (Materia Nova et CentexBel) et du CHU de Liège pour mettre en place une filière de décontamination des masques en Wallonie

 

Face à la pénurie de masques que connait notre pays et pour soulager à terme le personnel soignant en première ligne face au coronavirus, le Gouvernement de Wallonie, sur proposition du Ministre de l’Économie en collaboration avec la Ministre de la Santé et fort des expériences des pôles de compétitivités, a mis en place une taskforce destinée à trouver une solution rapide et locale en vue de fournir des masques au plus grand nombre.

En effet, la Wallonie étant une terre de pharma et de biotechnologie, il a semblé indiqué au Gouvernement d’évaluer la possibilité de produire dès que possible des masques sur notre territoire. Il s’agit d’une volonté du Gouvernement de répondre à la nécessité de disposer d’une capacité de production wallonne, compte tenu des grandes difficultés d’approvisionnement des masques sur le marché international. La Wallonie tient compte également de la demande de masques dans la durée, mais aussi de la nécessité de préparer stratégiquement l’avenir. Par ailleurs, très soucieux de pouvoir activer des disponibilités à court terme, le Gouvernement de Wallonie a aussi exploré avec ses scientifiques la possibilité de décontamination des masques utilisés.

La taskforce composée du cabinet de l’Economie, du cabinet de la Santé, des représentants des 3 outils financiers wallons (SRIW, SOGEPA, SOWALFIN), du SPW Economie, de l’UWE, de BIOWIN, d’AGORIA, d’ESSENSCIA et de l’Université de Liège, a identifié deux pistes concrètes.

 

La production de masques

Au départ, la taskforce a identifié quatre acteurs potentiels pour procéder à la production de masques chirurgicaux.

Il a ensuite été confié à la SRIW, la SOGEPA et la SOWALFIN le soin d’unir leur force pour évaluer la faisabilité technico-financière de ces diverses initiatives industrielles.

Après examen sur la base de critères objectifs (conformité aux normes du produit, engagement de disposer des matières premières, stabilité de l’investissement, crédibilité du business plan, délais de mise en œuvre, …), le choix du partenaire industriel s’est porté sur la société DELTRIAN INTERNATIONAL S.A. basée à Fleurus.

DELTRIAN INTERNATIONAL apportera une solution opérationnelle pour fin mai 2020 sur le territoire wallon laquelle est compétitive au niveau mondial et laquelle offre les garanties nécessaires au niveau du respect des normes de qualité, de la sécurité sanitaire et de l’approvisionnement. La solution repose sur l’implémentation de deux lignes de production (capacité : 30 millions d’unités/an) et d’emballage totalement automatisées dans un environnement pur, ainsi que les infrastructures nécessaires pour les matières premières et le stockage des produits finis.

Notons que pour mettre en place cette filière, le Gouvernement a créé avec Deltrian au travers de ses outils financiers une entité juridique (Newco), dont il détient 49 % des parts.

 

Décontamination des masques

L’autre piste étudiée par le Gouvernement de Wallonie consiste en la décontamination des masques chirurgicaux et de protection respiratoire (FFP2/3) usagés.

Avec le CHU de Liège, 3 entreprises (Sterigenics, AMB Ecosteryl, Lasea) et 2 centres de recherches (Materia Nova, CentexBel) ont d’ores et déjà procédé à des essais techniques afin de mettre en place une filière de décontamination des masques.

Ils ont mis au point un protocole validé scientifiquement qui sera soumis dès ce mercredi à l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS). Cette piste de la décontamination/stérilisation consiste en cinq types de méthode : (1) irradiation gamma, (2) irradiation UV, (3) oxyde d’éthylène, (4) chaleur sèche, (5) plasma. Plusieurs études très récentes montrent clairement la pertinence de mettre en œuvre cette piste.

L’Université de Gand, à la pointe en matière de virologie, mais également le "Molecular Plasma Group » (Leuven/Luxembourg), spécialiste de la décontamination au plasma, contribuent également au projet.

Si cette piste est validée par l’Agence dans les jours qui viennent, le processus de décontamination pourra être opérationnel dans trois semaines.